L'agriculture biologique : quelques éléments d'étude de sa viabilité et reproductibilité

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Résumé réviséCet article publié début 1984 fait une analyse de l'agriculture biologique en France à la fin des années 1970, période où ce type d'agriculture était marginal ; il peut ainsi permettre des comparaisons avec les travaux ultérieurs. L'investigation s'appuie notamment sur une analyse de diverses exploitations biologiques : pratiques des agriculteurs en regard des règles de l'agriculture biologique, viabilité économique, besoins en travail, bilans minéraux et en matière organique, insertion locale et comparaison avec des exploitations conventionnelles proches. Les résultats font apparaître la diversité des résultats au niveau économique, un temps de travail souvent assez important, des bilans minéraux parfois négatifs, un bon maintien du niveau de matière organique et une insertion sociale variable selon les contextes locaux.Résumé originalL'agriculture biologique s'affirme comme un système de production différent, mais dans une optique de diversification des modèles de production, peut-elle constituer une voie possible pour un plus grand nombre d'agriculteurs ? Une première partie de ce texte rappelle les spécificités techniques de l'agriculture biologique : des règles rigides concernant la fertilisation, Ie travail du soi, les rotations, la lutte contre les adventices et les maladies veillent à exclure l'emploi de produits chimiques de synthèse et à recommander des pratiques alternatives. L'observation sur le terrain montre que, si les pratiques des agriculteurs biologiques ont un certain intérêt, il existe parfois des difficultés pour leur maîtrise, du fait de problèmes techniques mal surmontés.Dans une deuxième partie, on tente d'étudier la viabilité économique et la reproductibilité technique et sociale de l'agriculture biologique. Les systèmes de production biologiques sont capables de faire vivre les agriculteurs, mais la diversité des revenus est aussi grande que dans l'agriculture classique ; cependant certaines enquêtes montrent des résultats économiques meilleurs dans les exploitations biologiques que dans les exploitations classiques comparables. Toutefois l'agriculture biologique semble nécessiter, pour certaines opérations, plus de travail que l'agriculture classique. Si les taux de matière organique y sont maintenus à un bon niveau, il peut arriver que des bilans minéraux soient négatifs. Cette forme d'agriculture avait à l'origine une base sociale très étroite, mais les perspectives permettent d'envisager une évolution, comme dans l'Yonne où l'agriculture biologique est moins qu'ailleurs enfermée dans un ghetto : le débat sur le productivisme et l'évolution générale de l'agriculture permettent d'imaginer qu'une certaine ouverture est désormais possible.