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Filière biologique et logiques d’action : éléments d’analyse des difficultés de structuration d’une filière régionale

Schieb-Bienfait, Nathalie and Sylvander, Bertil (2004) Filière biologique et logiques d’action : éléments d’analyse des difficultés de structuration d’une filière régionale. Speech at: 13ème conférence internationale de l’AIMS, Normandie, Vallée de Seine, 2, 3, 4 juin 2004.

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Summary

Depuis une dizaine d’années, l’univers de l’agriculture et de l’alimentation biologique (noté « AB » dans la suite ) a connu une forte évolution, notamment sur le plan réglementaire et politique, avec d’une part la mise en place de cahiers des charges et d’un dispositif de certification officiels et d’autre part le lancement d’une politique publique de soutien à son développement1. Parallèlement la structuration des différentes filières (céréales, légumes, viande, lait) s’opère lentement et souvent avec beaucoup de difficultés alors que le nombre d’exploitations agricoles en AB et le marché se développent2. L’enjeu principal de l’ensemble de la filière est situé au niveau de la capacité de ses acteurs de se structurer, de manière à mieux gérer la croissance du marché et par là le développement de leurs activités.
Dans ce contexte, plusieurs programmes de recherche nationaux et régionaux ont été engagés, dans le cadre des Ministères de l’Agriculture et de la Recherche et dans celui de l’INRA. Ils visent à analyser les dynamiques actuelles de la demande, de l’offre et de la structuration des filières biologiques pour mieux comprendre les freins existants et pouvoir ainsi tracer leurs perspectives de développement à moyen terme. En effet, tous les acteurs impliqués dans cet univers - producteurs, transformateurs, distributeurs - mais aussi organisations professionnelles et collectivités régionales souhaitent mieux comprendre comment évolue l’univers du bio, pour cerner les problèmes actuels et les enjeux futurs. Cette communication est fondée sur les résultats d’un projet régional « Pays de la Loire », elle se focalise sur la filière fruits et légumes3, et vise à comprendre les difficultés de structuration de cette filière.
Notre recherche se situe dans la perspective d’un rapprochement entre la sociologie compréhensive, les apports de la gestion en matière de logiques d’action et le courant conventionnaliste.
Il apparaît que cet univers, dominé par des petites et moyennes organisations sur la base d’un mode de production bien distinct dans ses principes du mode conventionnel, se prêtait mal à une analyse de la filière fondée sur les postulats néoclassiques de l’économie industrielle. Celle-ci propose en effet un modèle explicatif extérieur à l’univers étudié et des variables désincarnées sont censées représenter la réalité. Dans les approches de gestion compréhensive et conventionnalistes, l’analyste se place du point de vue de l’acteur et prend en compte les variables les plus pertinentes pour lui afin de formuler et de gérer son projet.
Des travaux récents (Marchesnay 2001, Yami 2001, Soler & Tanguy 1998) nous incitent ainsi à avoir recours à la sociologie des logiques d’action (Bernoux et Herreros 1992), et à privilégier une posture fondée sur l‘articulation de différents ensembles théoriques (économie des conventions, sociologie des organisations, analyse stratégique), ensembles théoriques qui se donnent souvent à voir comme exclusifs les uns des autres4. A cet effet, nous avons eu recours à une approche transversale (Bernoux 1995, Amblard et alii 1996) basée sur une analyse des logique à l’oeuvre (Marchesnay 2000, Marchesnay 1986, Julien & Marchesnay 1992) et sur une analyse conventionnaliste des registres d’action (Salais & Storper 1995, Livet & Thévenot 1991, Boltanski & Thévenot 1987). Dans cette dernière orientation, nous privilégions l’approche de Salais et Storper, qui définit des mondes de production sur la base de deux variables : la généricité du marché (versus leur côté dédié) et la standardisation des produits (versus leur spécificité). Cela ne nous empêchera pas d’évoquer les propositions de Boltanski et Thévenot (1987, 1991), dès lors qu’elles nous permettent de mieux comprendre le terrain.
Cette posture favorise une multipolarité théorique et permet la construction de grilles de lecture plus pertinentes pour nourrir notre travail d’analyse des diversités de logiques et des mécanismes d’organisation et de coordination des relations entre les acteurs de la filière biologique étudiée.
Après avoir dressé un rapide tableau économique et historique de la filière biologique en France, nous exposerons le contexte de l’étude et les outils théoriques retenus (problématique, dispositif d’enquête et grille d’analyse). Puis, nous présenterons les résultats pour caractériser les acteurs, leurs logiques d’action et éclairer ainsi les dynamiques à l’oeuvre au sein de cette filière et ses difficultés de structuration. Enfin nous proposerons une discussion sur les limites des analyses de filière, n’accordant pas de poids aux acteurs et à leurs projets.


EPrint Type:Conference paper, poster, etc.
Type of presentation:Speech
Keywords:organic supply chain, regional supply chain, organic market
Subjects: Farming Systems > Social aspects
Research affiliation: France > INRA - Institut National de la Recherche Agronomique
France > Other organizations
Deposited By: Sylvander, Director of Research Bertil
ID Code:6713
Deposited On:26 Dec 2005
Last Modified:12 Apr 2010 07:32
Document Language:French/Francais
Status:Published
Refereed:Peer-reviewed and accepted

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